La preuve ontologique

À présent, Thomas Durand compte s'attaquer à l'argument ontologique. Mais avant de le décortiquer, il précise dès le début de son chapitre : « Thomas d'Aquin, lui-même, n'était guère favorable à cet argument ; il considérait que l'humain ne peut prétendre connaître la nature de Dieu » (p. 99).

La deuxième partie de cette allégation est fausse et témoigne d'une ignorance manifeste du thomisme. Il y a fort à parier que Thomas Durand n'a jamais ouvert la Somme théologique ou la Somme contre les Gentils, car leur auteur, saint Thomas d'Aquin, y affirme tout le contraire : il est possible de connaître un bon nombre d'attributs divins par la raison seule, en raisonnant avant tout de manière apophatique (par la négation). En clair, saint Thomas d'Aquin établit par la raison seule que Dieu est un, immatériel, éternel, non spatial, absolument simple, omnipotent, omniscient, pleinement bon. Il est donc absurde de soutenir que l'Aquinate pensait que l'intellect humain était incapable de connaître la nature divine. Ce que saint Thomas d'Aquin affirme, c'est qu'il est impossible de connaître la nature intime et trinitaire de Dieu, sans la révélation au préalable. En revanche, il est vrai que saint Thomas refuse toute preuve de l'existence de Dieu qui part du concept de Dieu. La méthode thomiste consiste à raisonner à partir des effets dans ce monde pour en déduire l'existence d'une cause première transcendante.

L'argument ontologique, au contraire, prétend qu'il est possible de déduire l'existence de Dieu par un raisonnement purement conceptuel. Il existe plusieurs versions de l'argument qui ont été développées au cours des siècles (Anselme 132, Descartes 133, Leibniz, Hartshorne 134, Rasmussen 135, Maydole 136, Pruss 137, Godel 138, Plantinga 139, Nagasawa 140, etc.). La plus ancienne, celle de saint Anselme, consistait à arguer que Dieu existe à partir du concept d'« être le plus grand qu'on puisse concevoir ». On peut résumer son argument ainsi 141 :

  1. Je conçois un être tel qu'aucun être plus grand ne peut être conçu.

  2. Si un tel être n'existe pas, alors je peux concevoir un être plus grand, à savoir un être tel qu'aucun être plus grand ne peut être conçu et qui existe.

  3. Mais je ne peux pas concevoir un être plus grand qu'un être tel qu'aucun être plus grand ne peut être conçu (ce serait contradictoire).

  4. Donc un être tel qu'aucun être plus grand ne peut être conçu existe (par n° 1 à 3).

Descartes, lui, raisonnait à partir de l'idée de perfection. Dieu est par définition l'être qui possède toutes les perfections. Or, selon lui, l'existence est une perfection (un être qui existe est plus parfait qu'un être qui n'existe pas). Donc, si le concept d'être parfait a du sens, il doit nécessairement exister. Formellement, on peut résumer l'argument de Descartes ainsi 142 :

  1. Soit D l'être le plus parfait (définition).

  2. Un être qui existe est plus parfait qu'un être qui n'existe pas (prémisse).

  3. Donc, si D n'existe pas, alors il existe un être plus parfait que D (par n° 1 et 2).

  4. Or, il est impossible qu'il existe un être plus parfait que l'être parfait (évidence).

  5. Donc D existe.

Évidemment, il est possible d'émettre de sévères objections à ces arguments ; même les théistes n'ont pas manqué de le faire. Kant, par exemple, faisait remarquer que l'existence n'était pas un prédicat et qu'il serait tautologique de présupposer l'existence de Dieu dans sa définition. En clair, la proposition n° 2 semble douteuse, puisque l'existence à proprement parler ne peut pas être considérée comme la propriété d'une chose figurant dans sa définition à côté de ses autres caractéristiques 143. Comme le dit Frédéric Guillaud : « L'existence n'est pas une qualité de plus, au même titre que les autres traits définitionnels d'une notion. Non pas que l'existence ne soit rien. Mais elle ne se range pas parmi les propriétés d'une chose. Elle est la pure position dans l'être de la chose et de l'ensemble de ses propriétés. [...] L'existence n'est pas une propriété, mais la condition fondamentale pour que des propriétés puissent être réalisées 144. » Nous pensons donc que ces anciennes versions de l'argument ontologique sont erronées.

Reformulation moderne de l'argument ontologique

Toutefois, dès la seconde moitié du XXe siècle, les arguments ontologiques ont été considérablement améliorés pour faire face à ces objections 145. Les travaux de Charles Hartshorne, d'Alvin Plantinga et de Kurt Gödel sont parvenus à revivifier cet argument que l'on croyait réfuté par Kant depuis longtemps 146.

Cette amélioration nous vient surtout de l'utilisation de la logique modale, c'est-à-dire de la logique portant sur la possibilité métaphysique. En effet, la logique modale nous enseigne ceci : s'il est possible qu'il soit nécessaire que X existe, alors X existe nécessairement. Cette affirmation peut sembler troublante à première vue. On peut penser qu'il s'agit d'un tour de passe-passe, mais ce n'est pas le cas 147. Voyons cela de plus près.

On pourrait déjà faire remarquer que la proposition « s'il est possible qu'il soit nécessaire que X existe, alors X existe nécessairement » est strictement équivalente à sa contraposée : « Si X n'existe pas nécessairement, alors il est impossible qu'il soit nécessaire que X existe. » Celle-ci semble déjà plus intuitivement évidente.

En fait, pour bien comprendre ce que dit la logique modale, prenons l'exemple de la conjecture de Goldbach. Cette conjecture affirme que, pour tout nombre premier supérieur à 3, on peut écrire ce nombre comme la somme de deux nombres premiers. À l'heure actuelle, on ne sait pas si cette conjecture est vraie. Mais on sait que, comme toute proposition en mathématiques, elle est ou bien nécessairement vraie, ou bien nécessairement fausse. C'est-à-dire que, si elle est fausse, elle sera fausse dans tous les mondes possibles, et si elle est vraie, elle le sera dans tous les mondes possibles 148. Or, s'il est métaphysiquement possible que cette conjecture soit vraie (autrement dit, cette conjecture est vraie dans au moins un monde possible), alors il s'ensuit qu'elle sera vraie dans tous les mondes possibles.

Autre manière d'y voir plus clair et de comprendre 149 :

  1. L'être nécessaire par hypothèse n'est pas contingent. Cela signifie que :

    • soit il est impossible qu'il existe,
    • soit il existe nécessairement.
  2. Or, s'il est possible que l'être nécessaire existe, alors il n'est pas impossible qu'il existe.

  3. Et s'il n'est pas impossible qu'il existe, alors il existe nécessairement (par la négation de la proposition n° 1a, il nous reste la n° 1b)

  4. Donc s'il est possible que l'être nécessaire existe, alors il existe nécessairement (n° 1 + n° 2 + n° 3).

La logique modale permet donc de donner une reformulation améliorée de l'argument ontologique en se fondant sur la possibilité métaphysique de l'existence de l'être parfait. On peut le formuler ainsi :

  1. Le concept d'un être nécessaire qui possède toutes les perfections (omniscience, omnipotence, bonté suprême) n'a rien d'incohérent a priori.

  2. Si le concept d'un être nécessaire n'a rien d'incohérent a priori, alors son existence est métaphysiquement possible.

  3. Donc l'existence d'un être nécessaire qui possède toutes les perfections est possible (par n° 1 et n° 2).

  4. S'il est possible que l'être nécessaire existe, alors il existe nécessairement (logique modale).

  5. Donc il existe un être métaphysiquement nécessaire ayant toutes les perfections possibles que l'on appelle « Dieu » (par n° 3 et n° 4).

La seule manière de contester l'argument est de nier le fait qu'un être nécessaire ayant toutes les perfections soit métaphysiquement possible. Cela revient à dire que le concept de Dieu est incohérent ou bien que l'existence d'un certain état des choses cohérent est métaphysiquement impossible. Les deux positions nous semblent difficilement soutenables. Personne n'a réussi à démontrer que le concept de Dieu était incohérent 150. Et nous n'avons aucune raison de douter que la cohérence interne d'un concept implique sa possibilité métaphysique. La conclusion s'ensuit alors effectivement grâce aux implications de la logique modale (qui, rappelons-le, est universellement acceptée au niveau universitaire tant par les athées que les théistes). L'argument ontologique modal est donc bien plus solide que les anciennes versions d'Anselme et de Descartes.

Objections de Thomas Durand

Les objections qu'émet Thomas Durand à l'encontre de l'argument ontologique, loin d'être d'une grande subtilité, ne rendent absolument pas justice à l'argument et le font passer pour un raisonnement stupide, susceptible de prouver l'existence d'éléphants volants autour de la tour Eiffel : « L'argument ontologique pourrait être utilisé pour prouver l'existence, par exemple, des "vrailéphants" définis comme 1. des éléphants roses qui volent en cercle autour de la tour Eiffel, et 2. qui existent. Si vous êtes en train de penser à un vrailéphant, alors vous pensez à une chose qui — par définition — existe. Il en découle que si vous, ou William Lane Craig, n'êtes pas convaincu de l'existence des vrailéphants, c'est parce que vous n'en avez pas compris le concept » (p. 100).

Ce qui est beau, avouons-le, c'est que Thomas Durand ne se rend même pas compte qu'il se ridiculise lui-même en tenant de tels propos. Il démontre ainsi à toute personne formée un tant soit peu en philosophie qu'il n'a jamais étudié l'argument ontologique 151. Pense-t-il réellement que cet argument aurait été pris autant au sérieux par de brillants esprits tels qu'Anselme, Descartes, Hegel, Leibniz, Plantinga, Hawthorne, Maydole, Gödel, etc., s'il était aussi grotesque que la caricature qu'il vient d'établir plus haut ? Tous ces géants de la pensée ont-ils été stupides au point de se laisser convaincre par un argument qui pourrait démontrer l'existence d'éléphants roses volant autour de la tour Eiffel ?

Soyons sérieux. C'est tout simplement Thomas Durand qui, faute d'une étude sérieuse, n'a rien compris à l'argument. La caricature qu'il donne est similaire à l'objection de Gaunilon qui nous demandait d'imaginer l'île la plus merveilleuse qu'on puisse concevoir, pour en déduire son existence 152. Sauf que le concept d'« île la plus merveilleuse qu'on puisse concevoir » n'a pas de cohérence interne. En effet, pour toute île qu'on peut concevoir, il est possible d'en concevoir une plus merveilleuse (dotée, par exemple, de beaux palmiers supplémentaires), et ceci ad infinitum. Ce concept est donc incohérent et l'existence d'une telle île est, par conséquent, métaphysiquement impossible 153.

Au contraire, pour en revenir à l'argument ontologique, il est tout à fait possible de concevoir un être si grand qu'on ne puisse pas en concevoir un plus grand. Un être qui possède toutes les perfections possibles (omniscience, omnipotence, bonté suprême) n'a rien d'incohérent a priori. Par conséquent, on peut supposer qu'un être parfait puisse exister. Et comme la nécessité métaphysique est une perfection, il s'ensuit que, si l'existence d'un être parfait est possible, alors il est possible qu'il soit nécessaire qu'un être parfait existe. Et par l'axiome S5 de la logique modale, on en déduit que l'être nécessaire parfait existe nécessairement. Rien à voir avec la caricature nullissime des éléphants volants, reconnaissons-le.

Même si vous n'êtes finalement pas convaincu par l'argument (qui demande beaucoup d'étude et d'approfondissement avant d'en avoir une compréhension adéquate), vous êtes néanmoins obligé de reconnaître qu'il n'est pas aussi stupide que Thomas Durand le laisse entendre à son lecteur. Bien loin d'essayer d'en avoir une compréhension minimale, le zététicien préfère se moquer du philosophe William Lane Craig en le citant hors contexte : « Celui qui comprend pleinement le concept de Dieu doit forcément accepter son existence. » Et, plutôt que de chercher à comprendre ce que Craig a voulu dire par là, Thomas Durand le ridiculise ainsi : « Cela revient à déclarer que cet argument est tellement fort qu'il convainc nécessairement — mais uniquement — les gens assez brillants pour le comprendre » (p. 100).

Cette phrase démontre une fois de plus que Thomas Durand n'a pas saisi le propos de l'argument ontologique. Ce que veut dire Craig (et tous les philosophes qui défendent cet argument) est que si l'on comprend pleinement le concept de Dieu en tant qu'être métaphysiquement nécessaire (c'est-à-dire qui existe dans tous les mondes possibles), alors il suffit que son existence soit métaphysiquement possible pour qu'il existe. Et comme, d'après Craig, le concept de Dieu est cohérent, il en infère que son existence est possible et donc que l'être nécessaire existe dans tous les mondes possibles, y compris dans le nôtre. Par conséquent, Craig a tout à fait raison de dire que celui qui admet la possibilité de l'existence de l'être parfait et qui comprend pleinement les implications de la notion d'« être parfait » (à savoir posséder l'existence nécessaire) doit forcément en conclure qu'il existe. Cette inférence ne fait pas l'objet de désaccord dans le cadre du débat universitaire sur l'argument ontologique. Même les meilleurs opposants de l'argument ontologique admettent que s'il est possible qu'un être parfait métaphysiquement nécessaire existe, alors il existe 154.

Pour comprendre les propos de Craig, il aurait fallu que Thomas Durand prît le temps d'étudier ce qu'est la logique modale. Malheureusement, il préfère poursuivre ses moqueries envers les croyants, plutôt que lire des articles académiques sérieux sur le sujet : « Mieux, s'il existe une entité capable de réunir tous ces attributs malgré leur incompatibilité, c'est forcément... Dieu ! Puisque c'est impossible à toute entité que nous saurions concevoir. Donc, tout va bien et, grâce à ce fabuleux appel à l'ignorance, Dieu existe » (p. 102).

Il est difficile de commenter une telle ineptie. Nous ne pensions pas qu'il était possible d'abaisser davantage le niveau intellectuel de ce chapitre. Décidément, Thomas Durand ne cesse de nous surprendre !

Notes de bas de page

132 Saint Anselme, Proslogion II. Robert Adams, « The Logical Structure of Anselm's Arguments », The Philosophical Review 80/1, 1971, p. 28-54. Brian Davies, « Anselm and the Ontological Argument », The Cambridge Companion to Anselm, Cambridge, 2004, p. 157-178.
133 Descartes, Meditation V. Lawrence Nolan, « Descartes », Ontological Arguments, Cambridge, 2018, p. 53-74. Lawrence Nolan, « Descartes' Ontological Argument », Stanford Encyclopedia of Philosophy, 2020.
134 Charles Hartshorne, « The Logic of Perfection », The Review of Metaphysics, vol. 16, n° 4, 1963, p. 749-769.
135 Joshua Rasmussen, « Plantinga », Ontological Arguments, Cambridge, 2018, p. 176-194.
136 Robert Maydole, « The ontological argument », The Blackwell Companion to Natural Theology, Blackwell, 2009, p. 580.
137 Alexander Pruss, « Gödel », Ontological Arguments, Cambridge, 2018, p. 139-154.
138 Ibid.
139 Alvin Plantinga, The Nature of Necessity, Oxford, 1974.
140 Yujin Nagasawa, Maximal God, Oxford, 2017.
141 Paul Clavier, Qu'est-ce que la théologie naturelle ?, Vrin, 2004, p. 64.
142 Frédéric Guillaud, Dieu existe : arguments philosophiques, Cerf, 2013, p. 339.
143 Voir Kant, Critique de la raison pure, 1781.
144 Frédéric Guillaud, Dieu existe : arguments philosophiques, Cerf, 2013, p. 342.
146 Voir Charles Hartshorne, The Logic of Perfection, 1962. Alvin Plantinga, The Nature of Necessity, 1974 ; God, Freedom, and Evil, Eerdmans, 1989, p. 85-112.
147 Attention à bien distinguer la possibilité « métaphysique » (celle dont il est question ici) et la possibilité « épistémique ». La possibilité métaphysique s'intéresse à la cohérence d'un concept et de son existence dans certains mondes possibles, alors que la possibilité épistémique relève de l'usage commun que nous avons du mot « possible ». Si je dis « il est possible qu'il pleuve demain, mais je n'en sais rien », je parle ici d'une possibilité épistémique. Au contraire, la possibilité métaphysique, elle, s'intéresse au fait qu'il soit métaphysiquement cohérent qu'il pleuve demain. La logique modale ne s'applique évidemment pas à la possibilité épistémique !
148 Rappelons la définition d'un « monde possible » : il s'agit d'une description complète et maximale de la réalité telle qu'elle aurait pu être. Par exemple, il y a un monde possible où je mangerai des céréales demain matin. Il y a aussi un monde possible où je n'existe pas, un monde possible où ce livre n'existe pas, un monde possible où une licorne rose existe, etc. Une chose appartient à au moins un monde possible s'il n'est pas logiquement ou métaphysiquement impossible qu'elle existe.
149 Frédéric Guillaud, Dieu existe : arguments philosophiques, Cerf, 2013, p. 354.
150 Certains philosophes athées avaient tenté autrefois de démontrer que le concept d'un Dieu omniscient, omnipotent et pleinement bon était strictement incompatible avec le mal sur terre. Mais ils durent abandonner leurs arguments depuis les réfutations décisives d'Alvin Plantinga dans son livre God, Freedom, and Evil (1977). Aujourd'hui, le consensus philosophique reconnaît, d'un côté comme de l'autre, que l'existence d'un être ayant toutes les perfections n'a rien de strictement contradictoire avec l'existence du mal. William P. Alston concluait ainsi : « Il est maintenant reconnu de presque tous les côtés que le problème logique du mal est réfuté » (« The Inductive Argument From Evil and the Human Cognitive Condition », Philosophical Perspectives, n° 5, p. 29-67).
151 Pour une vraie bonne représentation de l'argument ontologique sous ses diverses formes, lire Frédéric Guillaud, Dieu existe : arguments philosophiques, Cerf, 2013, p. 337-361 ; Paul Clavier, Qu'est-ce que la théologie naturelle ?, Vrin, 2004, p. 61-71 ; Robert Maydole, expert en la matière chez les philosophes analytiques contemporains, The Blackwell Companion to Natural Theology, Blackwell, 2009, p. 553-592.
152 Gaunilon tente de parodier l'argument ainsi :

  1. J'ai l'idée d'une île la plus merveilleuse que je puisse concevoir.

  2. Si cette île n'existe pas, alors je peux en concevoir une plus merveilleuse, à savoir une île la plus merveilleuse que je puisse concevoir et qui existe.

  3. Mais je ne peux pas concevoir une île plus merveilleuse qu'une île la plus merveilleuse que je puisse concevoir (ce serait contradictoire).

  4. Donc l'île la plus merveilleuse que je puisse concevoir existe (par n° 1, 2 et 3).

153 De manière générale, l'idée même qu'un objet physique puisse être absolument parfait n'a pas de sens, puisqu'il lui manque des déterminations objectives de la perfection. Au contraire, un être infini métaphysiquement nécessaire, omniscient, omnipotent et pleinement bon correspond à des déterminations objectives de la perfection.
154 Voir par exemple les travaux des philosophes athées Graham Oppy et J. H. Sobel : Graham Oppy, Arguing About Gods, Cambridge University Press, 2006, p. 49-96 ; Ontological Arguments, Cambridge University Press, 1996 ; J. H. Sobel, Logic and Theism, Cambridge University Press, 2004, p. 29-167.