Bilan

En résumé, le Nouveau Testament est le manuscrit historique le plus fiable de toute l'Antiquité. Si les sceptiques tels que Thomas Durand rejetaient sa fiabilité historique, alors ils devraient également, pour rester cohérents, rejeter la totalité des textes du monde antique (ce qu'aucun historien ne fait, bien évidemment).

L'historien P. W. Comfort en concluait que le scepticisme exacerbé des athées d'Internet envers le Nouveau Testament était parfaitement infondé et irrationnel, et nous menait à l'impossibilité d'avoir une connaissance historique quelconque du monde antique :

« Le scepticisme à l'égard des textes que nous avons du Nouveau Testament fait sombrer tous les classiques dans l'obscurité, car aucun autre document de l'Antiquité n'est authentifié bibliographiquement autant que ne l'est le Nouveau Testament 262. »

  1. « Abraham et Moïse sont des personnages mythologiques. L'Exode, et ses quarante ans d'errance dans le désert, est un épisode fictif. »

S'agissant d'Abraham, il y a peu de chances que l'on trouve des traces historiques ou archéologiques d'une tribu d'éleveurs nomades qui circulait au Moyen Orient entre l'actuel Irak et la Palestine aux environs de 1 800 av. J.-C. Cela ne signifie pas pour autant que cette tribu n'a pas existé. L'absence de preuves n'est pas suffisante pour conclure qu'il s'agit d'un mythe.

Si certains exégètes modernes remettent en cause le caractère historique de l'Exode, d'autres au contraire le considèrent authentique : la question reste débattue 263. Un bon nombre d'entre eux estiment que, bien au contraire, l'Exode est bel et bien historique 264. Mais même si l'Exode était un épisode fictif, cela ne remettrait pas en cause la vérité du christianisme (qui affirme que Jésus est Dieu et qu'il est ressuscité), mais uniquement la doctrine de l'inerrance biblique 265, ou bien le genre littéraire selon lequel nous devons interpréter cet épisode.

Notes de bas de page

262 P. W. Comfort, The Text of the Earliest New Testament Greek Manuscripts, Kregel Publications, 2001, p. 17.
263 Voir le livre de débats entres historiens Five Views on the Exodus : Historicity, Chronology, and Theological Implications, ainsi que le documentaire passionnant et très bien sourcé intitulé « Exodus Rediscovered » : https://www.youtube.com/watch?v=dIc7i6eVk7w.
264 En effet, le cœur du récit de l'Exode décrit les Hébreux réduits en esclavage au pays d'Égypte, au service de Pharaon. Est-il vraiment crédible de supposer que le peuple juif ait menti en se dépeignant ainsi, si ce n'était pas le cas ? Pourquoi s'humilier en inventant que ses propres ancêtres étaient des esclaves, des moins que rien, si ce n'était pas vrai ? Pourquoi raconter que sa propre lignée est issue d'un peuple faible et sans gloire ? Les Juifs n'avaient aucun intérêt à inventer une telle histoire. En effet, personne ne veut mépriser ses ancêtres : la fierté nationale incite au contraire à les glorifier. Pour les travaux d'exégèse récents en faveur de la fiabilité de l'Exode, voir James K. Hoffmeier, Israel in Egypt: The Evidence for the Authenticity of the Exodus Tradition, Oxford, 1996 ; Ancient Israel in Sinai: The Evidence for the Authenticity of the Wilderness Tradition, Oxford, 2005 ; "Did I Not Bring Israel Out of Egypt?", Eisenbrauns, 2016. K. A. Kitchen, On the Reliability of the Old Testament, Eerdmans, 2003.
265 La doctrine de « l'inerrance biblique » affirme qu'il n'y a aucune erreur dans la Bible ou, plus précisément, qu'il n'y a aucune erreur dans les assertions de l'auteur sacré, selon le genre littéraire du texte. Il s'agit d'un dogme pour les catholiques.